Que devient Cuil ?

Souvenez-vous. Le 14 octobre, un de mes premiers articles traitait du lancement de Cuil et des réticences des utilisateurs face à son interface trop en rupture avec les standards établis par Google.

Qu’en est-il aujourd’hui, 4 mois seulement après sa sortie ?

Cuil peine franchement à décoller. Pire : il s’écrase littéralement et le web fourmille d’articles plus ou moins spécialisés très négatifs à son encontre. Les bloggeurs de moins mauvaise foi admettront tout de même que le « Google-Killer » présente l’avantage de protéger les données privées des utilisateurs, de donner un aperçu de chaque réponse de requête (et encore, cette fonctionnalité serait plus ou moins fiable, comme le dénonce sévèrement TechCrunch, la référence en la matière), de disposer d’un index 3 fois plus important que celui de Google, de donner plus d’importance à la sémantique pour un meilleur référencement et laisser le PageRank plus en retrait, et tout simplement de proposer une alternative à Google.

0,26% de parts de marché le jour de son lancement, malgré une campagne de communication très active. Et depuis, c’est le plongeon (du petit plongeoir tout de même) : 0,1% de PDM à peine 3 jours plus tard et jamais au dessus de 0,01% depuis septembre. Aujourd’hui, sa part de marché serait descendue à 0.

Mais ce qui est le plus accablant pour Cuil, c’est que son échec n’est pas seulement dû à la suprématie Googlienne, mais à des facteurs qui lui sont purement endogènes et dont il est tenu pour seul responsable, notamment en terme de pertinence des résultats trouvés.

Cuil-era ? Cuil-era pas ?

Ouvert cet été, le nouveau moteur de recherche Cuil (prononcer « cool », développé par deux anciens de chez Google) s’est directement positionné comme étant le futur concurrent de Google. L’annonce avait de quoi séduire.

Les 120 milliards de pages indexées par Cuil en font le moteur le plus puissant du monde. Cependant, une récente étude Eye-Tracking menée par Think Eye-Tracking condamnerait Cuil à une « mort certaine » (selon le blog d’Abondance). Le principal défaut de ce nouveau moteur serait… l’innovation !

En effet, la page de résultat (SERP) casserait trop les habitudes « googliennes » (désolé pour la repompe du terme, mais je l’ai trouvé vraiment adapté) des internautes.

Voulant voir de mes propres yeux, force est de constater que c’est… vrai ! La mise en page des résultats rompt avec le modèle « en liste » de Google, et propose à la place une disposition en colonnes beaucoup moins intuitive pour les initiés de Google que nous sommes (presque) tous.

Exemple de SERP sur Cuil

Le compte-rendu de l’étude menée par Think Eye-Tracking est à la limite de l’accablant. Les sujets parlent de « mise en page trop chargée », de « trop de texte », « plus d’infos que nécessaires »…

L’étude conclut par cette phrase on ne peut plus pessimiste que tout le monde comprendra :

« For this reason we think Cuil is currently destined to fail. »

Cuil arrivera-t-il à créer la rupture avec les coutumes « googliennes », ou est-il effectivement voué à l’echec ?

A suivre…